
L'IA et moi : Une histoire d'amour très compliquée.
Confession d’un ancien sceptique
Je dois vous faire une confession : lorsque l’intelligence artificielle a fait son apparition dans notre monde numérique, j’étais ce qu’on pourrait appeler un « grand détracteur ». Ma vision ? Celle d’une société fragile, menacée par quelques multinationales aux commandes d’un monde numérique, dirigées par des leaders incontrôlables dont les projets semblaient dénués de toute réflexion éthique. Leur seul objectif ? La conquête de divers secteurs économiques.
Oui, j’étais clairement « anti ». Sans nuance, sans concession.
Le virage de la curiosité
Mais voilà, la curiosité est l’un de mes traits de caractère les plus tenaces. Elle m’a poussé à tester différents outils d’IA, et là, surprise : j’ai découvert que l’intelligence artificielle n’était finalement qu’un miroir de notre société civile.
D’un côté, nous avons un outil merveilleux, capable de faire faire des bonds qualitatifs extraordinaires dans des domaines comme la médecine, la recherche scientifique, ou l’analyse de données. De l’autre, comme tout outil puissant mal utilisé, elle peut devenir la pire des choses lorsqu’elle tombe entre les mains des secteurs les plus sombres de notre société : désinformation, manipulation, escroquerie, et j’en passe…
C’est un peu comme les livres et les publications traditionnelles, si vous y réfléchissez. Un livre peut être vecteur d’émancipation, d’évasion intellectuelle, de transmission du savoir… ou au contraire promouvoir le racisme, l’extrémisme, le harcèlement.
Le grand questionnement : L’IA dans mon processus d’écriture
Face à l’écriture de mon premier livre « Potager Maestro », une question cruciale s’est imposée à moi. Non pas le fameux « être ou ne pas être » shakespearien, mais plutôt : « Utiliser ou ne pas utiliser l’IA ? » La réponse fut un « OUI » réfléchi, mais avec des conditions bien précises.
Avant que vous n’allumiez le bûcher, laissez-moi vous expliquer…
L’auto-édition : un défi titanesque
Quand on choisit l’auto-édition (un sujet passionnant dont je vous parlerai dans un prochain article), on se retrouve à tout faire soi-même. Du plus petit détail administratif au graphisme, en passant par la maquette et mille autres tâches chronophages. Sans l’encadrement d’une maison d’édition traditionnelle, on se demande parfois si on trouvera ne serait-ce qu’une minute pour… écrire !
C’est là que l’IA est entrée en scène, transformant radicalement mon processus d’écriture. Voici comment :
Les alliés inattendus de l’écriture
1. La chasse aux belgicismes : une aventure linguistique
En tant que Belge (oui, je l’assume !), je vis quotidiennement dans un monde d’expressions qui, bien que parfaitement compréhensibles pour mes compatriotes, peuvent sembler sorties d’un autre univers pour mes lecteurs français, canadiens et autres francophones. Cette prise de conscience s’est faite notamment grâce à mon épouse française, qui m’a fait réaliser que nos différences linguistiques allaient bien au-delà des simples « septante » et « nonante ».
Imaginez les situations cocasses : une simple « serviette » qui change de fonction en traversant la frontière, le mystérieux « tantôt » qui fait froncer les sourcils, le « sopalin » qui n’existait même pas dans mon vocabulaire ! Sans parler de nos expressions bien de chez nous comme « remettre l’église au milieu du village » ou mon préféré : « attention au véhicule sur la bande des pneus crevés ». L’IA est devenue ma précieuse alliée, scannant mes textes pour les recalibrer en français « orthodoxe » sans leur faire perdre leur âme.
2. La traque aux coquilles : une mission impossible devenue possible
Je dois vous avouer un autre secret : je suis le champion toutes catégories du copier-coller hasardeux. Insatisfait d’une tournure de phrase, je réorganise, je déplace, je coupe, je colle… et j’oublie invariablement des petits morceaux de texte ici et là. Ce qui me prendrait des heures à repérer (et encore, en supposant que je les repère), l’IA le fait en quelques secondes. Une vraie bénédiction !
3. La relecture infaillible : quand l’IA ne fatigue jamais
En maison d’édition traditionnelle, une équipe de relecteurs traque sans relâche les fautes de grammaire et d’orthographe. En auto-édition, cette tâche cruciale repose uniquement sur les épaules de l’auteur. Et croyez-moi, plus vous relisez une page, moins vous voyez vos erreurs. Vous pourriez avoir écrit « éléphant » avec deux « f » et trois « p », votre cerveau continuerait à lire le mot correctement ! C’est ici que l’IA intervient avec une efficacité redoutable (mais chut, ne le lui dites pas trop, elle pourrait prendre la grosse tête).
4. Le déblocage créatif : l’IA comme sparring-partner
Dans mon livre, je propose des ateliers et des activités pratiques. Parfois, je sens que certains passages présentent des zones d’ombre ou des faiblesses. L’IA devient alors une précieuse conseillère, pointant les incohérences et suggérant des modifications que je peux accepter ou rejeter. Elle renforce ainsi la qualité de ce que je souhaite transmettre, sans jamais se substituer à ma créativité.
En toute transparence
Je tenais à vous expliquer en détail ce processus d’écriture. Non, l’IA n’écrit pas les textes de Potager Maestro (même si cette pratique existe avec les ghostwriters humains). Elle est devenue une partenaire ponctuelle, que je supervise et avec laquelle je collabore pour vous offrir des écrits de qualité, toujours dans le respect de vous, mes lecteurs.
Si je devais résumer cette collaboration en un slogan, ce serait :